Les raisons de l’action collective

Selon Olson, ces problèmes de passager clandestin peuvent être évités dans deux situations principales. 

La taille du groupe : les plus petits groupes sont moins exposés aux problèmes de passager clandestin. La participation de chacun à la mobilisation est décisive et peut être observée ou même imposée par le groupe. Ainsi la signature d’une pétition au niveau local, par exemple contre la fermeture d’une école, est plus efficace et mobilisatrice qu’une pétition nationale pour augmenter le budget du ministère chargé de l’Éducation. De même, Olson observe que le syndicalisme américain a commencé au début du XX^e siècle sous la forme de petites associations, aux intérêts locaux et aux coûts de fonctionnement organisationnels relativement faibles. 

Les incitations sélectives créent un intérêt à l’engagement en associant des avantages individuels à la participation par la fourniture d’avantages dont sont exclus ceux qui ne s’engagent pas, ou par des coûts à la non-participation sous forme d’exclusion ou de sanction. Olson observe en particulier la mise en place par certains syndicats américains de dockers de systèmes de monopole à l'embauche (closed-shop). Seuls ceux qui se syndiquent peuvent être embauchés. À l’autre extrême, les non-syndiqués ou ceux qui ne participent pas aux grèves sont sanctionnés en étant stigmatisés et considérés comme des « jaunes ».